Publié par Flo de Coqelysees dans L'Interview Made In France le 12/03/2020 à 17:30
PATATEMAN, le patatoïde qui veut conquérir le monde…pour y répandre la bonne humeur !
Coqelysées est allé à la rencontre de Roland Fuente créateur de Patateman
Pourriez-vous nous présenter votre marque ? (date de création, produits, services, nombre de salariés, où est-elle implantée...)
La marque Patate-Man a été créée et déposée en 2006 à l’INPI. Tout est parti autour du personnage Patateman, un sympathique patatoïde bon vivant, qui veut conquérir le monde pour y répandre la bonne humeur ! Pour les produits, déclinés de ce petit légume, nous avons, en 2010, fait une première série de porte-clés Patateman (à présent presque tous adoptés), puis des porte-clés Tomateman et Auberginos (presque tous adoptés eux aussi).
Également, une série de peluches Patateman d’environ 18 cm (joufflues, avec des yeux en plastique), à cette époque, je ne m’étais pas encore tourné vers le Made in France. Pour accompagner cette première brochette de végétaux, le Tome 1 d’une trilogie en germe raconte les Aventures de Patateman et de ses amis Légumes contre les manigances des Doryphores.
Depuis 2017, des peluches Patateman et Auberginos, fabriquées en France, sont disponibles à l’adoption.
Mon but étant, en cas de succès, de faire fabriquer tous les futurs produits possibles dans l’Hexagone (peluches, tee-shirts, papeterie…).
Juridiquement, je suis un auto-entrepreneur situé à Aulnay-sous-Bois ; si les lendemains chantent de manière suffisamment mélodieuse, un changement de statut sera envisageable.
Pourriez-vous vous présenter et présenter votre équipe le cas échéant ?
Je n’ai pas d’équipe actuellement, mais peut-être plus tard si le patatoïde se développe. Pour la petite biographie, je suis un illustrateur essentiellement autodidacte, avec une préférence pour la BD, ludique et semi-réaliste. En général, je travaille à l’ancienne : gouache très diluée pour les teintes, puis les contours au pinceau et à la gouache noire. Bien que certains logiciels permettent d’obtenir des rendus d’une telle finesse qu’on les croirait réalisés à la main, j’ai une préférence pour le travail sur papier. Et on peut ensuite exposer les originaux. Ce qui ne veut pas dire que je boude les nouvelles technologies. Quand on me passe commande, j’utilise Photoshop pour colorier les illustrations et pages BD, après avoir scandé le dessin sur papier. Autres techniques prisées : les crayons couleurs sur lavis d’encre (On peut travailler en finesse les nuances et dégradés de teintes, mais… c’est très looong), et la peinture à l’huile sur toile. Il va d’ailleurs falloir que j’y revienne en 2020 (il y a un petit tableau en cours de réalisation qui me lance de muets reproches depuis le mur sur lequel il est accroché.). J’ai tâté un peu aussi de la 3D (avec Lightwave, il faudra là aussi que je m’y remette.). D’ailleurs, la toute première illustration de Patateman a été réalisée en 3D.
Quel est votre parcours et qu'est-ce qui vous a motivé à lancer votre marque ?
J’ai commencé à griffonner dès l’enfance, la BD étant ma première vocation, et plusieurs cahiers ont été consciencieusement noircis par mes soins. Plus tard, dans les années 1980, j’ai suivi des cours de dessin au fusain avec feu le peintre Alfonso Arana. Des natures mortes, discipline instructive, aux pastels secs, puis mes premiers essais à la peinture à l’huile. Puis de 1990 à 1993, un nouveau tournant avec une formation de graphisme et illustration dans l’école privée Sornas. Au menu, entre autres : de l’illustration, graphisme publicitaire (à l’ancienne, car le numérique en était à ses débuts), nature morte, dessin de nu et visites de musées. Un premier stage en agence de publicité également. Après quelques autres stages, mon intérêt pour l’illustration a repris le dessus. Après moult boulots alimentaires, je suis passé ensuite en couveuse d’entreprises en 2009 pour tester le projet Patateman, puis en 2010, je prends le statut d’auto-entrepreneur. À l’origine de la création de la marque Patate-Man, il y avait la recherche d’une solution pour vivre du dessin, car le marché de l’illustration dans l’édition est difficile d’accès, et un poil saturé. Après plusieurs tâtonnements, j’ai envisagé une solution éventuelle : la création d’un concept, un personnage, son univers et son histoire (pour atteindre un public), puis la commercialisation des produits dérivés, notamment des peluches est des porte-clés. Plusieurs tests sur le terrain (expo-ventes, marchés de création et de l’artisanat) ont montré que les peluches et le livre Patateman suscitent l’intérêt de petits et grands enfants, on a donc un vivier de fans potentiels. Il y a un côté gratifiant de voir des enfants qui ouvrent des yeux ronds quand ils ont l’une des peluches en main, tout contents. La marque Patate-Man a potentiellement un grand public à rencontrer. D’autre part, le monde de la peluche est essentiellement envahi par les animaux, le règne végétal est sous-représenté. Patateman et ses potes légumes pourraient combler une niche vacante ! Et la trilogie en germe se calibre sur la thématique du respect de la nature, Patateman devant lutter contre les projets funestes des Doryphores. Cette saga héroïco-loufoque tombe à point pour illustrer l’un des soucis de notre époque. En bref, dans le tome 1, Patateman le bon vivant, sa copine Patategirl, Tomateman le grognon, Auberginos le pique-assiette et leurs potes végétaux se la coulent douce dans le Royaume des Légumes, hormis Tomateman qui ronchonne en disant que tout cela est trop beau pour durer. Mais on lui dit de se taire et de s’amuser comme tout le monde. Cependant, le grognon a raison, car les Doryphores vont bientôt pourrir l’ambiance en se lançant dans une urbanisation excessive, bâtissant des immeubles moches et grisâtres, mettant en danger les habitants des Forêts.
Quel est le sens du Made in France pour vous et pourquoi ce positionnement ?
On ne peut pas continuer à faire fabriquer presque tous les produits que nous utilisons en Chine et ailleurs. Le Made in France s’avère un choix privilégiant les circuits plus courts, d’autre part, c’est plus pratique pour la logistique : les fabricants sont plus facilement joignables, et il est évidemment plus aisé de les rencontrer.
Les délais de fabrication sont parfois plus courts, et les quantités à commander plus ajustables.
Et si Patateman se greffe à un grand public, cela sera bénéfique pour l’emploi en France, et pour les divers prestataires.
Comment sont fabriqués vos produits ? Quels savoir-faire sont mis en œuvre ? Comment sélectionnez-vous vos fournisseurs ?
Quand l’idée m’est venue de m’orienter vers le Made in France, j’ai recherché de fabricants sur Internet, via l’oracle moderne nommé Google, et j’en ai rencontré quelques-uns : entre autres Alexia Naumovic, qui m’a réalisé les séries actuelles de Patateman et Auberginos. Dans le petit monde de la peluche française, tout le monde se connaît. Les peluches sont en tissu Oeko-Tex, et les normes de certification pointilleuses, ce qui est normal puisque ces produits sont destinés aux mouflets. Pour les peluches Auberginos, j’ai sélectionné moi-même un velours rose au Marché Saint-Pierre, la Mecque du tissu, suite aux conseils de la fabricante. Bien que ce ne soit pas mon cœur de métier, s’intéresser aux coulisses de la fabrication, est toujours instructif.
En ce qui concerne les livres, j’ai choisi l’auto-édition pour l’instant : pas de filtre de censure ou de modifications imposées, et l’ouvrage, une fois terminé, est mis en ligne. Le tome 1, Le Semeur de Villes, est disponible via TheBookEdition (qui, malgré un nom anglais, fabrique et imprime ses livres en France), et via Bookelis (livres Made in France également).
À qui s'adressent vos produits ?
Le cœur de cible, ce sont les enfants : à partir de 9 ans pour le tome 1 de Patateman. Quant aux peluches, elles peuvent convenir à des enfants plus jeunes puisque les yeux sont en tissu brodé. Au-delà de cette tranche d’âge, le personnage et ses produits dérivés peuvent toucher les petits et les grands enfants. Je souhaite diversifier les produits en cas de succès : des tee-shirts homme, femme, enfant ; des casquettes, coussins, chaussons, des tapis de souris… Idéalement, un dessin animé serait un moyen idéal pour faire connaître le petit Patateman.
Quels sont les canaux de distribution de vos produits et pourquoi ce choix ?
Actuellement, les produits Patateman se vendent par différents moyens : de la vente directe (salons de création, expo-ventes, occasionnellement des séances de dédicace, marché de Noël) pour les livres comme pour les peluches. Patateman est également présent sur le Net avec son blog, qui inclue des liens vers des distributeurs de produits Made in France (peluches et le tome 1). Les peluches et porte-clés, plus anciens, sont également disponibles chez des petites boutiques (Pelucchi d’anton à Paris, entre autres). Ces modes de diffusion génèrent des premières ventes, mais pour que le petit légume se développe, il faut aller plus loin.
Quels sont vos objectifs en termes de développement, de visibilité, ... ?
Pour que la gamme Patateman se diffuse plus largement, il faudrait qu’elle soit référencée chez un ou plusieurs grands distributeurs : grandes librairies, magasins de jouets, magasins bio, notamment. En débarquant dans la ‘’cour des grands’’, le sympathique patatoïde obtiendrait davantage de notoriété, et plus de ventes. Toute une gamme de personnages variés, légumes et fruits, pourrait se développer, et la saga héroïco-loufoque fidéliserait un large public potentiel. Pour 2020 donc, l’idéal serait de convaincre un premier grand partenaire. Alors, Patateman arrivera-t-il à réussir ce défi ? Suspense…
Souhaitez-vous nous faire part de nouveautés à venir en exclusivité pour nos lecteurs ?
C’est donc parti pour les confidences. Le tome 2 des aventures de Patateman, La Grande Éclipse, est en cours de réalisation, et sera plus dense que le livre 1… Plus de 90 pages et une soixantaine d’illustrations prévues (je flippe déjà.). Le texte est prêt, sauf corrections de dernière seconde, et j’ai commencé les crayonnés. Le thème, comme l’indique le titre, est la modification du climat à cause d’une éclipse artificielle provoquée par les Doryphores, et qui va transformer la planète en glacière. On découvrira de nouveaux gentils (dont certains très inattendus), et de nouveaux méchants. Tomateman le ronchon fera une grande rencontre, et là, j’en ai presque trop dit. D’ailleurs, j’envisage une newsletter sur le blog pour présenter brièvement le tome 2 (sans ‘’spoiler’’), ainsi qu’un extrait pdf. Ceux et celles qui ont déjà lu le livre 1 et qui se demandent avec angoisse ce qu’est devenue Patategirl, seront ainsi rassurés sur son sort. J’espère finir ce deuxième opus des Légumes en 2021. Des news mensuelles informeront les fans sur l’avancement du livre 2. Pour le tome 3, Les Grands Moisis, qui conclura cette histoire, nous assisterons à l’apothéose du conflit des Végétaux contre les Doryphores, avec au menu une fin inattendue (donc, motus)… On y abordera le thème de la pollution organique. Pour les peluches, en plus de Patateman, Tomateman et Aubeginos, je souhaite enrichir la gamme avec toute une brochette de personnages légumes et fruits.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour l'année à venir ?
Alors, pour l’année 2020… Croisons les doigts pour qu’on puisse récolter les peluches Patateman et ses potes légumes dans de grands magasins, pour le plus grand bonheur des marmousets. Souhaitons aussi que la trilogie en germe devienne un beau succès, et que Patateman devienne la star des patates ! Pour cela, il va falloir ouvrir les bonnes portes. À suivre…